Pour méditer la Bible et la foi chrétienne

L'avent

L’avent et l’espérance chrétienne
Je crois que l’espérance est une force que Dieu nous donne par son Esprit.
Je crois que le mal et la mort n’ont pas eu, n’ont pas et n’auront pas le dernier mot dans l’aventure humaine.
Je crois que le Messie, Jésus de Nazareth, qui vient pour gouverner la terre, est celui dont le psalmiste parle en disant :
« Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. Oui, il délivrera le pauvre qui appelle, et les humbles privés d’appui. Qu’il se fasse un nom éternel, qu’il le propage sous le soleil, afin qu’on se bénisse l’un l’autre en le nommant et que toutes les nations le disent bienheureux. »(Psaume 72)
Je crois que Dieu, notre Père, va récapituler et sanctifier toute l’histoire humaine. La création, dans les douleurs de l’enfantement, est en marche vers le Royaume de justice qui vient.
Je crois que la mort est une étape vers la vie en plénitude avec Dieu. Cette vie est un don acquis par le sacrifice de Jésus sur la croix, victorieux du péché du monde.
Je crois que l’Esprit Saint nous donne de grandir dans la connaissance et la pratique de l’amour de Dieu, jusqu’au dernier souffle de notre existence terrestre.
Je crois que tout fatalisme et tout esprit de défaite est détruit par l’espérance chrétienne.
Viens Seigneur Jésus, viens bientôt !

POUR UN AVENT ET UNE PROMESSE « AUGMENTÉS »

La période de l’avent, temps d’attente-espérance, nous conduit vers la fête de Noël, où nous célébrons l’incarnation du Dieu sauveur parmi les Hommes. L’avent doit être aussi l’attente-espérance de la venue glorieuse du Messie, commune à Israël et l’Église. Les chrétiens attendent depuis plus de 2000 ans l’accomplissement de la promesse de l’avènement de celui qui a vaincu les puissances mauvaises de ce monde. Laissons- nous être inspirés par ce qu’ont dit quatre témoins de cette attente-espérance qui augmente la promesse accomplie dans l’événement de Noël.

Irénée de Lyon (130-202, Évêque de Lyon) Commentant la phrase de Jésus : « Je ne boirai plus désormais du fruit de cette vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père » (cf. Mt 26, 29), Irénée écrit :

« Sans aucun doute, c’est dans l’héritage de la terre qu’il le boira, de cette terre que lui-même renouvellera et rétablira en son état premier pour le service de la gloire des enfants de Dieu, selon ce que dit David : « Il renouvellera la face de la terre » (Ps 104, 30). En promettant d’y boire du fruit de la vigne avec ses disciples, il a fait connaître deux choses : l’héritage de la terre, en lequel sera bu le fruit nouveau de la vigne avec ses disciples, et la résurrection corporelle de ses disciples. Car la chair qui ressuscitera dans une condition nouvelle est aussi celle-là même qui aura part à la coupe nouvelle. Ce n’est pas, en effet, alors qu’il serait dans un lieu supérieur et supra-céleste avec ses disciples, que le Seigneur peut être conçu comme buvant du fruit de la vigne ; et ce ne sont pas davantage des êtres dépourvus de chair qui pourraient en boire, ….. »

Jacques Ellul (1912-1994, historien, théologien protestant) « Mais pour les juifs, Jésus n’est pas le Messie ; ils l’attendent (consciemment ou inconsciemment), et  nous voici obligés d’attendre, nous aussi, le Messie glorieux : pour nous, Jésus revenant en gloire. Nous devons alors, je pense, nous concilier sur le fait que la venue de Jésus ouvre l’ère messianique, l’ère d’attente, pour les juifs, de la venue, pour les chrétiens, du retour de ce Messie qui rétablira toutes choses en royaume de Dieu. »

Aron Jean-Marie Lustiger (1926-2007, archevêque de Paris) « L’une des erreurs d’optique où se porte le désir spirituel est de projeter sur le présent de l’Église une eschatologie au rabais. Cette erreur défigure l’espérance chrétienne. Elle transforme la vie chrétienne en un mythe ou, à l’inverse, en une insupportable tyrannie. On essaiera, par des moyens humains, de faire de la société chrétienne une figure du Royaume des cieux, alors qu’elle n’en est que la caricature souvent infernale. Dieu nous donne, au contraire, la force d’espérer. La perte de l’espérance eschatologique dans la conscience chrétienne est certainement une des sources d’appauvrissement considérable et de forte tentation. Elle consiste à croire que « c’est arrivé » et à vouloir se donner, par des moyens humains, ce qui ne dépend que de Dieu seul. Ce temps-ci n’est qu’un temps obscur, d’espérance et de fidélité, et non pas le temps de la gloire. (…) Le martyr et l’attente messianique des juifs n’auraient-ils aucun sens, aucun prix pour l’Église, qui attend le retour de son Sauveur, qui attend la Parousie du sauveur de tous ? »

Jürgen Moltmann (1924- , théologien protestant) « La chrétienté est à côté d’Israël et face à lui l’autre « communauté espérante » de Dieu. Elle est, à côté du peuple de Dieu, l’Église des nations missionnaire et messianique. C’est pourquoi elle ne peut demeurer fidèle à sa propre espérance que si à côté d’elle-même elle reconnaît Israël comme la communauté espérante plus ancienne. Dans son espérance pour les nations, l’Église veille aussi sur l’ « excès » de la promesse des prophètes d’Israël, et elle attend donc également l’accomplissement des espérances d’Israël. (…) Le point focal commun des espérances juives et chrétiennes est la venue du Messie dans son royaume messianique. Seul le Christ de la Parousie rendra bienheureux « tout Israël » (Rm 11,26). L’admission de tout Israël sera « vie à partir des morts » (Rm 11,15 s.). C’est pourquoi le Messie d’Israël doit être le ressuscité. »

« Que votre esprit, votre âme et votre corps soient parfaitement gardés pour être irréprochables lors de la venue de notre Seigneur Jésus Christ. » 1 Thessaloniciens 5,23b.

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